Réflexions Volubiles

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AVIS SUR ... DETTES ET CLIMAT

En réalité, depuis l 'éclatement de la crise de la dette en 1982, les flux sont allés des pays en développement vers les pays riches, et non l 'inverse comme le prétendent sans fondement les dirigeants des institutions financières internationales. Depuis deux décennies, on assiste ainsi à un transfert net massif de richesses. Le mécanisme du remboursement de la dette s 'est ajouté à d 'autres préexistants (échange commercial inégal, pillage des richesses naturelles et humaines, fuite des cerveaux, rapatriements de bénéfices vers les maisons-mères, etc.) et les a puissamment renforcés. Depuis 1982, c'est l 'équivalent de plusieurs dizaines de plans Marshall que les populations des pays en développement ont envoyé vers les créanciers du Nord (les élites capitalistes locales prélevant au passage leur commission).Il est urgent d ' annuler la dette extérieure publique du Tiers Monde. Eric Toussaint, historien et politologue.

Oulà là! Parfois j'ai honte, vraiment honte d'être Française, Européenne, faisant partie de la population mondiale riche. Quand je pense à toutes ces personnes vivant dans les pays pauvres ou en voie de développement, j'ai l'impression d'être un monstre, une voleuse, une inconsciente. J'ai l'impression de faire partie d'un tout, sans vraiment vouloir y participer mais sans pouvoir ne pas en faire partie, sans pouvoir en sortir ou faire autrement. Nous autres, les pays riches avons une dette si énorme par rapport au reste du monde. On les spolie, on les a maintenu si longtemps dans ce carcan de pauvreté, on les contraint à rester à leur place, la place des pauvres, des faibles, des laissés pour compte, des victimes collatérales de notre développement. On fait tout ça sans s'en rendre compte, innocemment, presque comme si c'était normal, écrit, justifié, tout ceci fait partie de la règle du jeu? Le monde marche bien ainsi, les riches exploitent les pauvres. Les pays riches ont pillés les pays pauvres, se sont appropriés leur richesse, durant la colonisation mais aussi encore aujourd'hui! Nous leur subtilisons les matières premières, sans presque aucune contrepartie. L'or, les métaux et pierres précieux, le sucre etc... les nations riches ont une dette économique et écologique envers les états pauvres, et elles ne l'ont jamais payée, ni même reconnue, et je suis malade d'être involontairement coupable de ces crimes, je me sens aussi responsable qu'impuissante. Nous raflons les richesses des nations pauvres sans compensations, nous les laissons volontairement dans la pauvreté pour nous maintenir dans la prospérité, et en plus, en délocalisant, nous leur envoyons notre pollution.

En conclusion, nous, les nations vautrées dans l'opulence, avons détroussé les autres pendant des siècles, sans aucun commencement de remboursement, ni même d'excuse, en les regardant crever de faim sans bouger le petit doigt, en leur interdisant l'accès au développement en ne donnant aucun savoir ni aucune aide financière digne de ce nom, en leur imposant nos modes de vie destructeurs et polluants. Il faudrait les remercier, de s'être sacrifié, pour que l'épanouissement des pays riches aient pu germer, éclore et fleurir grâce à leur non-participation au progrès et à la croissance! Il faudrait les payer, à hauteur du préjudice, pour le passé et aussi pour l'avenir. La crise écologique qui se prépare, due en grande partie à notre croissance pollueuse les touchera de plein fouet aussi, alors que leur contribution est moindre. Nous n'honorons pas nos dettes, par contre nous demandons au Tiers monde de s'acquitter des leurs, nous connaissons l'urgence climatique mais n'en tenons pas compte, nous continuons la destruction de la planète sous prétexte de croissance nécessaire et indispensable, nous infligeons les conséquences néfastes de nos modes de vie aux autres, et nous n'aidons pas, alors que c'est en grande partie notre faute, les nations pauvres à s'acclimater aux changements climatiques. Les pays industrialisés devraient participer à hauteur de leur pollution et de leur impact sur l'environnement, ce sont à eux de réparer leur faute et d'éviter aux autres, (ceux qui n'y sont pour pas grand chose dans ce merdier) nos erreurs et les conséquences qui en résultent. « Ceux qui nous gouvernent » auront un jour des comptes à rendre aux états pauvres, et sans faire la morale à qui que ce soit, nous aussi...



23/03/2009
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